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ACTION SYNDICALE (L’)

L’Action syndicale paraissant le dimanche. Organe des travailleurs

Devient : L’Action syndicale. Organe hebdomadaire des travailleurs du Pas-de-Calais. Organe des travailleurs du Pas-de-Calais. - Puis : Organe des travailleurs du Pas-de-Calais et du Nord. - Puis : Organe hebdomadaire du Pas-de-Calais et du Nord

Le Réveil syndical (Cf. notice) tombé «sous les avalanches de papiers timbrés », victimes également « des mauvais payeurs » (1), L'Action syndicale prend la relève. Arborant sous son titre la vignette de la CGT et portant en exergue le même slogan que son prédécesseur « Peuple guéris-toi des individus / Fais tes affaires toi-même », le premier numéro paraît le dimanche 17 janvier 1904 (2). Vendu cinq centimes, il comprend quatre pages de format 32 x 49 cm, présentées sur quatre colonnes. Benoît Broutchoux assure la rédaction en chef de cet hebdomadaire imprimé à Hénin-Liétard par Delavalle-Caron et dont D. Bataille est le gérant.
Organe des « travailleurs syndiqués », L'Action syndicale se définit, dans son avis aux lecteurs, comme « anticléricale, antimilitariste, anticapitaliste et antifumiste ». Fidèle au moyen d'action arrêté par la CGT pour la libération du prolétariat, elle est « grève-généraliste ».
Tout aussi sérieusement, elle annonce également qu'« après arrangement avec l'auteur (3), [elle] publiera la suite de Blanchette & Colas, le roman que publiait Le Réveil syndical. »

ANTIMILITARISTE ET ANTICAPITALISTE
« A bas l'impôt du sang ! » Dès le premier numéro, l'organisation du tirage au sort dans la circonscription de Béthune est l'occasion de manifester son antimilitarisme. Gabriel Jargeais appelle les « conscrits, mères, pères, amantes » à se lever contre à cette « loterie ». Le conscrit « devenu soldat du capital alors que sa conscience lui commande d'être un volontaire de l'Humanité » est toujours le perdant. A chaque retour du tirage au sort, L'Action syndicale dénonce le militarisme, le patriotisme. Pour l'occasion, elle n'hésite pas à faire appel à la caricature dont l'impact sur les populations ouvrières est probablement plus fort que n'importe quel article virulent.
En octobre 1906, le sous-préfet demande la saisie d'un numéro de l'hebdomadaire consacré à l'antimilitarisme. Cette décision n'empêche pas le périodique de persévérer. « Pour protester contre les arrestations et condamnations de nos meilleurs militants : en présence de la répression gouvernementale contre la propagation des idées humanitaires, nous pensons qu'il est utile d'accentuer davantage notre propagande antipatriotique », claironne-t-il en mars 1908. A cet effet, L'Action syndicale prépare, pour le conseil de révision du 29 mars, un numéro spécial de quatre pages illustrées par Grandjouan et autres dessinateurs de talent. Quelque temps plus tard, il mène campagne contre le bagne de Biribi. Jusqu'à la veille de sa disparition, il ne cesse de crier « A bas le militarisme ! »
De la même manière, le journal s'élève régulièrement contre la politique malthusienne. En février 1904, sous le pseudonyme provocateur d’Adultérine, Broutchoux publie une série d'articles intitulés Possibilité d'aimer sans enfanter. La même année, il accorde une large place aux conférences faites par Jeanne Dubois. En mai 1908, il se prononce une nouvelle fois pour le droit à l'avortement, tandis qu'en juin, il reprend un article d'Alfred Naquet sur le mariage, le divorce et l'union libre.

Anticapitaliste, L'Action syndicale s'en prend d'abord aux compagnies minières et notamment à Reumaux, directeur des mines de Bruay. En mars 1906, lors de la catastrophe de Courrières, toute la rédaction est mobilisée. Le 15 mars, elle sort une édition spéciale, puis L'Action syndicale paraît deux fois par semaine, « et même plus s'il le faut », avertit la rédaction. Au nom de la vérité, elle refuse de « se laisser prendre par le fièvre journalistique », c'est-à-dire à « imiter les reporters des journaux bourgeois et capitalistes qui ne racontent que des mensonges et des exagérations sur la grève actuelle. »
Le 24 mars, L'Action syndicale s'attribue le titre d'« organe du comité central de grève » et crie en titre « Vive la grève ». Malgré les coups durs qui lui sont portés, elle persiste. « Grève à outrance plus que jamais », martèle-elle, car le gouvernement s'affolerait et les compagnies minières seraient aux abois. La semaine suivante, elle doit déchanter. « La grève, clame-t-elle, [est] poignardée. » Et d'accuser alors que « les perquisitions et les arrestations arbitraires » se poursuivent, « les dirigeants du Vieux Syndicat du Pas-de-Calais, du Nord et d'Anzin [qui] vendent une nouvelle fois les mineurs. » Même si elle affirme encore que « la grève [est] acclamée partout aux cris de "À bas les Primes !" », une semaine plus tard, amère, elle reconnaît que « les forçats sont rentrés aux bagnes après 55 jours de grève. »

HARO SUR LES FUMISTES
Au rang de fumistes, le journal a élevé les députés socialistes du département, Le Réveil du Nord et son correspondant local Vermersch. En septembre 1904, il révèle à ses lecteurs les accords intervenus entre La Dépêche, quotidien conservateur lillois, et Le Réveil du Nord : « Par suite d'un arrangement entre l'administration de La Dépêche et le correspondant lensois du Réveil, le socialiste (?) R ? Vermersch, ce dernier s'engage à être le correspondant-rédacteur de La Dépêche. » Y a-t-il matière à s'étonner ? Pas pour L'Action syndicale ! « Dans le fond, ces deux journaux se ressemblent beaucoup et n'ont qu'un même but : tromper la classe ouvrière afin de la maintenir le plus possible sous la domination capitaliste. »
Dans le même temps, sous le titre « Bénissez-les seigneur », AT - un pseudonyme pas tout à fait dû au hasard - reprend intégralement un article du Réveil relatant mariage de Mlle Mathilde Siauve, fille du rédacteur en chef du quotidien lillois, avec un avocat à la cour d'appel de Douai. Plein de gourmandise, il y ajoute un complément d'information : « Les gogos se figurent que le mariage a été purement civil. La bénédiction nuptiale a été donnée à l'église de Phalempin par le curé de la paroisse. » Une précision qui lui permet de railler les « principes très élastiques » des fumistes : « C'est Jaurès qui fait communier sa gamine. Dans le Pas-de-Calais, c'est Florent Évrard, le secrétaire du Vieux Syndicat, combiste féroce, qui fait baptiser sa fille Sarah en lui changeant son prénom juif, afin qu'elle se marie religieusement avec un employé des Mines de Courrières. Dans le Nord, c'est le fougueux Siauve-Évausy qui demande chaque jour la dénonciation du concordat qui jette sa fille sous le goupillon du ratichon de Phalempin. Que dire aussi du frère Delesalle qui fait partie de la loge La Fidélité de Lille ? Cléricaux, anticléricaux, religieux, francs-maçons, conservateurs, opportunistes ou socialistes, du moment que ce sont des bourgeois, ce sont des fumistes et des charlatans. »
« Au voleur ! », en 1908, deux ans après la catastrophe de Courrières, L'Action syndicale accuse le quotidien lillois de ne pas avoir versé les 75 000 F qu'il a recueillis pour les veuves. « Le Réveil du Nord rendra-t-il l'argent aux veuves de Courrières ? », la campagne dure ainsi plusieurs semaines. Frapper Le Réveil, c'est atteindre l'ennemi de toujours Émile Basly. Non seulement le député de Lens est actionnaire du quotidien, mais, rappelle l'hebdomadaire anarchiste, « il touche 150 F (4) par mois pour quatre articles qu'il n'écrit pas, mais qu'il signe. » Les attaques contre le président du Vieux Syndicat sont continuelles. À plusieurs reprises, Basly attire même l'attention du sous-préfet qui alerte le procureur de la République. L'Action syndicale le présente comme l'homme des compagnies qui, par sa volonté de conciliation, ne fait que trahir la classe ouvrière. Le dimanche 3 mai 1908, elle publie une caricature tirée de l'hebdomadaire conservateur La Plaine de Lens. Elle représente le président du Vieux Syndicat en train de se vendre aux compagnies pour 25 000 F.
Cette nouvelle charge intervient dans un moment particulièrement tendu. La Voix du mineur, le journal du Vieux Syndicat, parle d'une campagne d'attaques violentes de sept à huit mois contre son organisation ouvrière. Dans les corons, les esprits sont échauffés, lorsque quatre hommes Albert Sauvanet, Jules Saunier, Pierre Raveniaud et Jules Cormeray se présentent à la cité 3 de Liévin pour vendre à la criée L'Action syndicale. Des incidents éclatent, la version des faits diffère selon les journaux.
« Les quatre camelots annonçaient la feuille anarchiste en proférant des injures contre Basly-Lamendin et les militants du vieux syndicat, en menaçant même ceux qui n'en voulaient pas » écrit La Voix du mineur qui poursuit « Les camelots criaient " Demandez la g…. à Basly, la G… à Mimile Ier le czar de Lens, le vendu des Compagnies. / Demandez le député banquet, le ventru Lamendin, les boulotteurs de pièces de 40 sous. » L'Action syndicale donne une autre version, les provocateurs sont de l'autre côté, notant que : « deux femmes excitaient les enfants. » Reprenons donc le rapport du lieutenant Coisne de la gendarmerie qui ne devrait avoir aucune sympathie particulière pour l'un ou l'autre camp. « Pris à partie immédiatement les vendeurs furent frappés et leurs journaux brûlés sur la voie publique » note-t-il. Malgré l'intervention de la gendarmerie « qui fit entrer dans un café les individus sur lesquels les pierres et les coups continuaient à pleuvoir […], la foule grossissait, poussant des cris "À mort". Des briques furent lancées, la devanture du café fut atteinte, les gendarmes furent frappés par des projectiles […], les vendeurs sont dirigés à la caserne et pour leur sécurité, les gendarmes les gardent. Vers 3 heures, l'un d'eux Albert Sauvanet, 21 ans, mineur à Billy-Montigny, se plaignit de maux de tête. Vers 6 heures, un médecin diagnostiqua une fracture. À 7 heures, Sauvanet expirait avant que son transport à l'hôpital de Lens ait pu être effectué. » Pour L'Action syndicale, les coupables sont tout désignés, qui parle d'une victime du fanatisme des apaches du Vieux Syndicat, de l'intolérance Basly cafarde.
Cet incident entre les membres des deux syndicats n'était bien sûr pas le premier. Plusieurs fois, il y avait eu des blessés, mais cette fois un homme est mort. Plusieurs tentatives de rapprochement avaient pourtant eu lieu entre les deux syndicats. Dumoulin, devenu secrétaire du Jeune Syndicat, après le congrès de la CGT en octobre 1906, des contacts sont pris avec le Vieux Syndicat pour réaliser l'union des travailleurs. Cependant Broutchoux y est hostile.

CONDAMNATIONS ET ENNUIS FINANCIERS
La ligne politique de L'Action syndicale et les agissements de son rédacteur en chef leur valent de nombreuses poursuites. Dès mars 1904, après la publication de la série d'articles sur « la possibilité d'aimer sans enfanter », le journal et l'imprimerie sont perquisitionnés, Broutchoux est condamné par le tribunal de Béthune à vingt jours d'emprisonnement pour outrage aux bonnes mœurs, les colporteurs Méresse et Becquet à 50 F d'amende. Le jugement est d'abord confirmé à Douai, mais après appel les trois hommes sont acquittés.
La même année, Broutchoux est condamné à des amendes pour diffamation envers un brasseur, pour avoir giflé un rédacteur du Réveil. En 1905, condamné à trois mois de prison, il voit sa peine doublée pour avoir crié à l'énoncé du verdict « À bas le tribunal ». Lors de la grève de mars 1906, il « écope » à nouveau de trois mois ferme. Les condamnations se suivent ainsi : trois mois en 1907 pour antimilitarisme par le tribunal de Valenciennes, suivis de trois nouveaux mois pour outrages au commissaire de Denain auxquels s'ajoutent vingt jours pour outrages pendant son transfert de la prison de Douai à Valenciennes… En octobre 1909, Broutchoux est arrêté lors d'une manifestation à Lille contre la détention de trois militants libertaires soupçonnés d'être les auteurs d'un attentat contre le commissariat de Tourcoing en avril…
D'autres membres du journal sont également poursuivis par la justice : en qualité de gérant, sa compagne Fernande Richir et Charles Bailly ; en tant que collaborateur du journal, l'anarchiste parisien Alzir Hella, qui y apporte sa contribution pendant quelques mois.
Ces arrestations du seul permanent du journal rendent la situation précaire. Régulièrement le journal publie en première page un compte rendu de la commission de L'Action syndicale. Dès le troisième numéro, daté du 31 janvier 1904, les lecteurs sont avertis : « Le dernier numéro s'est bouclé avec neuf francs de déficit. Ce n'est pas une grosse somme, mais à force de se répéter elle devient onéreuse pour nous. » Le déficit est chronique, car les vendeurs ne s'acquittent pas de leurs recettes. La malchance s'y ajoute parfois. En mai 1904, le vendeur Becquet disparaît en emportant 165, 20 F, en juillet Broutchoux perd le livre de comptes, en février 1906, l'hebdomadaire est boycotté par Alfred Richart, dépositaire lensois des grands quotidiens, « doublure de Basly, ambitieux, danseur et hypocrite » lâche L'Action syndicale.
La commission menace de publier la liste des vendeurs mauvais payeurs. Pour rétablir l'équilibre des finances, l'augmentation du prix du journal semble cependant la seule solution. Le 29 octobre 1905, L'Action syndicale est « exceptionnellement » vendue dix centimes, puis la commission décide d'appliquer ce prix à un numéro sur quatre. La mesure reste insuffisante. Régulièrement, pour reprendre son expression, il lui faut, selon son expression, « taper » ses lecteurs en leur demandant de « mettre chacun un sou afin de remettre le journal à flot ».
Ces problèmes financiers l'obligent à plusieurs reprises à changer d'imprimeur. Le 19 juin 1904, le numéro 17 sort sur un format plus petit, 25 x 31 cm. Après le départ de Becquet, L'Action syndicale est incapable d'honorer ses dettes et l'imprimerie Delavalle-Caron d'Hénin-Liétard refuse de continuer l'impression. Par mesure de rétorsion, elle refuse même de rendre la copie qui lui a été déposée. Broutchoux prend alors les fonctions d'imprimeur-gérant.
L'état des collections ne permet pas de suivre toutes les pérégrinations du journal. En octobre 1905, alors que l'administration et la rédaction sont installées 29, rue de Lille à Lens, il est fabriqué à l'imprimerie Gallet, 16, rue de Tourcoing à Roubaix après être sorti pendant un mois des presses d'Henri Loutte à Liévin. Durant la grève de mars 1906, il revient chez Delavalle-Caron à Hénin-Liétard, le temps pour Broutchoux et Dumoulin d'acheter une presse au prix de 2 000 F. Installée chez le rédacteur en chef, rue Émile-Zola à Lens, l'imprimerie communiste est dirigée par Charles Arthur et compte une centaine d'actionnaires, collaborateurs et vendeurs du journal. Quelques mois plus tard, cet investissement permet de revoir le format - 33 x 50 cm - et la maquette du journal. Une nouvelle incarcération de Broutchoux amène Pierre Monatte à prendre la gérance de L'Action syndicale. Ce jeune correcteur qui travaille pour Le Libertaire fait alors imprimer l'hebdomadaire à Paris, 33, rue de la Grange-aux-Belles. En juin 1907, il revient définitivement à Lens.

En octobre 1904, la commission de rédaction du journal est composée de Benoît Broutchoux, A. Caudron, J.B. Colbaërt, Augustin Dehay, H. Dussart, Évrard-Bernard, G. Falempin, T. Joly, J.-B. Pirotte (5). Benoît Broutchoux est bien sûr l'âme du journal. Il publie sous son nom, mais aussi sous des pseudonymes : A. Serbe, Adultérine, C. Lexion et peut-être d'autres. Parmi les collaborateurs les plus réguliers, on trouve Georges Dumoulin, Jean-Baptiste Colbaërt, A. Merrheim, François Henri, Émile Pouget, E. Janvion, Augustin Pamart… Les secrétaires de la CGT Victor Griffuelhes et Georges Yvetot donnent également quelques tribunes.
En avril 1904, Broutchoux devient gérant. Ses séjours en prison l'oblige à céder la place. Dupuy exerce la fonction en 1905. Après la grève de mars 1906, Charles Bailly prend la succession, tandis que Monatte est secrétaire de rédaction du journal. Le jeune correcteur reprend la gérance quelques semaines en octobre 1907 pour remplacer un « Broutchoux, selon la police, discrédité ». Enfin Fernande Richir prend la suite jusqu'en octobre 1910, Bailly préférant mettre « de la distance entre lui et les flics de M. Clemenceau ». Cette alternance entraîne des différences de tonalité et met en péril le journal. « En vérité, clame le journal devant ces persécutions, Basly, Clemenceau et les magistrats de Béthune veulent nous voir tous crever. »

Sous la plume de Broutchoux, le journal ne manque pas de gouaille. Il ne dédaigne pas rire des frasques des membres du clergé, de la bourgeoisie, voire du Vieux Syndicat. Quand un curé se fait prendre en galante compagnie, L'Action syndicale ne condamne pas l'homme, mais le célibat des prêtres. Le journal est condamné, après la publication d'un article accusant un brasseur d'avoir ruiné une cabaretière de Lens. Lors de l'insertion de la sentence, il ajoute une pointe d'humour. L'obligation risque de se renouveler, il salue donc l'arrivée d'un « collaborateur de plus, le citoyen Lecomte, greffier des tribunaux de Béthune lequel nous consacrera de temps en temps un article inédit sur les minutes du greffe ». Et d'ajouter « pour cette fois-ci, nous publierons les mésaventures de notre gérant au Temple de Thémis ou autrement dit l'extrait de jugement nous condamnant. » De sa prison, la « pension clémenciste », où il purge soixante jours d'arrêt, le 13 mai 1906, Broutchoux publie La journée politique d'un détenu politique.
Cette légèreté est-elle du goût de tous les collaborateurs du journal ? En octobre 1904, en tout cas, le rédacteur en chef rappelle que « Le journal doit rester sur le terrain économique, syndicaliste révolutionnaire, comme le fait La Voix du peuple. La chronique régionale doit être examinée avec soin afin que notre organe révolutionnaire ne tombe pas dans les potins de concierges dont parlent ordinairement les journaux bourgeois. »

Quelle est l'audience de L'Action syndicale ? En janvier 1903, lors de son lancement, son tirage est de 3 000 exemplaires. En 1908, après l'incident de Liévin, il est de 4 900 exemplaires, mais les abonnés ne sont guère plus de 300. Deux ans plus tard, les lecteurs seraient « près de trois milliers ».
Cela ne suffit pas à couvrir l'ensemble des frais du journal vendu deux fois plus cher que tous les autres hebdomadaires. A la fin du mois d'août 1910, la rédaction annonce l'abaissement de son prix à 5 centimes « grâce à la fusion du Réveil artésien (Cf. notice in La Presse arrageoise 1788-1944), du Combat de Tourcoing et L'Action syndicale en un journal unique pour le Pas-de-Calais et le Nord ».
La semaine suivante, il en détaille des avantages, mais Le Réveil artésien rechigne. Le 2 octobre, c'est Broutchoux, lui-même, qui notifie à ses lecteurs l'arrivée du Révolté (Cf. notice).

(1) L'Action syndicale, n° 1, 17 janvier 1904.
(2) L’épigraphe changera deux fois, en juillet 1905 et en mars 1908. En janvier 1905, L’Action syndicale reprend l’ancienneté du Réveil syndical, arborant la mention « 3e année ».
(3) L'auteur est Benoît Broutchoux, lui-même.
(4) Les opposants à Basly aiment à présenter le député de Lens comme un cumulard. Le montant des honoraires payés par Le Réveil du Nord varie cependant selon les journaux.
(5) La composition de la Commission de rédaction évolue à plusieurs reprises.