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Dimanche paroissial (Le)

Le Dimanche paroissial. Revue hebdomadaire paraissant tous les dimanches

Devient : Le Dimanche paroissial. Revue rédigée par une société de prêtres et de missionnaires.- Puis : Le Dimanche paroissial. Journal de prédication paraissant tous les 15 jours

Peut-on qualifier cette publication de revue professionnelle ? Le Dimanche paroissial édité à partir de 1885 par l'imprimeur arrageois Sueur-Charruey, installé 20 et 22, Petite Place, et rédigé sous la direction d'un curé de la Haute-Marne, le chanoine Pitoye, se propose d'aider les prêtres pour leurs prédications. « Prônes du dimanche, homélies dominicales, entretiens pour le premier vendredi du mois, sermons pour les principales fêtes de l'année, discours de circonstances, etc. », cet hebdomadaire les passe toutes en revue. « Le Dimanche paroissial est la collection la plus complète, la plus pratique, la plus actuelle, pourra-t-on d'ailleurs lire sur la couverture de son numéro du 9 octobre 1904, celle qui peut rendre le plus de services pour le prêtre dans le ministère de la prédication. »
De format d'un livre, 14,5 x 23 cm, présentée sur une colonne, la revue comprend seize pages, sous une couverture de couleur verte, et numérotées en continu d'un bout à l'autre de l'année. Elle est vendue par abonnement au prix de 6 F l'an.
Sa couverture voit son nombre de pages augmenter avec l'arrivée d'une publicité de plus en plus abondante. D'abord réservée aux ouvrages vendues par la librairie Charruey, elle s'étend à l'aube du xxe siècle à des produits plus prosaïques : assurances vie, rentes viagères de La Mutual Life, fondée en 1843 à New York, mais aussi « grands vins de champagne des domaines Saint-Basile », « vins du Roussillon du domaine du Montescot », vins fins du Beaujolais, de Bordeaux…
Le sommaire de chaque numéro est annoncé sur la couverture. Ainsi au sommaire de la livraison du 20 juin 1896, le premier conservé aux Archives départementales du Pas-de-Calais, trouve-t-on : Première instruction sur le Sacré-Cœur : Grandeurs du cœur de Jésus, Catéchisme du dimanche : Jésus-Christ, notre Seigneur ; Instruction pour le soir : De l'oraison mentale ; La Fenaison ; Cantique pour la Pentecôte et la Sainte-Trinité. Au fil des numéros, Le Dimanche paroissial propose des sermons pour les fêtes religieuses, mais aussi « de circonstance » selon l'actualité, des cours d'instruction religieuse, des allocutions pour la distribution de prix, des conseils à donner aux paroissiens, des projets d'interventions dans divers milieux : jeunesse catholique, patronages, association des dames françaises …
Le Dimanche paroissial entre dans sa vingtième année. En octobre 1904, Sueur-Charruey s'adresse directement aux lecteurs. Le chanoine Pitoye qui préfère se consacrer entièrement à la Revue des Catéchismes est remplacé par le chanoine Duflot, curé doyen de Saint-Nicolas, à Arras. Collaborateur depuis de nombreuses années du Dimanche paroissial, mais aussi du Prêtre et de La Science catholique, il sera secondé par l'abbé Bauleret et le chanoine Finot. Mais pas question de changer une formule qui marche. Dans le premier numéro de cette 20e année, le nouveau directeur rappelle qu'il « n'a d'autre ambition que de maintenir les traditions établies et de conserver au Dimanche paroissial l'estime et la réputation que lui ont justement acquises dix-neuf années d'une direction sage et éclairée. » Toujours propriété de Sueur-Charruey, la revue est imprimée à partir de 1908 chez Schoutheer frères.
La guerre interrompt, semble-t-il, sa parution. « La guerre avait gravement très gravement compromis l'avenir de cette revue si appréciée » lit-on en 1928 dans La Semaine religieuse. Après l'armistice, la direction est assurée par Mgr Henri Debout, protonotaire apostolique, archiprêtre honoraire dont la même Semaine religieuse se félicite de la réussite. Pourtant après la mort de Sueur-Charruey, Le Dimanche paroissial passe de main en main : E. Aubin à Ligugé dans la Vienne, l'Imprimerie catholique de l'Est à Besançon, les Éditions Spes, 17, rue Soufflot à Paris, etc. La périodicité est devenue bimensuelle pour une pagination qui a doublé et un prix qui va, désormais, suivre l'inflation. Le secrétariat de rédaction a été confié à l'abbé René Cocart, de Boulogne-sur-Mer.
Longtemps censeur de la revue, le chanoine Caron, vicaire général à Arras, est nommé directeur à partir de 1932. Curé à Calais, l'abbé René Cocart devient, lui, rédacteur en chef. Le dernier numéro du Dimanche paroissial, consultable aux Archives départementales, date de mai 1936, cependant la parution se prolonge au-delà de la Seconde Guerre.