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Feuille anarchiste (La)

La Feuille anarchiste, périodique et gratuite. Mensuel

Remplace : La Petite feuille anarchiste, périodique et gratuite

Constant Vallez, tisserand, gère à la fois l’Imprimerie communiste et La Feuille anarchiste, du 8, rue du Pile (le Palais du travail) d’après le numéro 5. Vallez venait d’arriver à Roubaix, venant de Reims, où il avait pris la tête d’un mouvement de grève, en passant par Saint-Quentin, où on déclare Vallez exalté en paroles, révolutionnaire, mais incapable d’un attentat. Le numéro 4 déposé à la B.N. porte le cachet d’un certain Vannuele, rue des Longues-Haies.

Le ton est plus âpre que dans La Petite feuille anarchiste que ce périodique remplace -on y retrouve la signature de Charles Dhooghe-, et la polémique avec le P.O.F. plus virulente. La Feuille se moque de la comédie de Bordeaux ( i.e. le congrès socialiste) ; Lebas est nommément pris à partie (n°5), et on l’accuse même de mauvaise foi : [il] essaie de nous faire approuver la propagande par le fait[1] pour nous faire condamner... La Feuille est anticléricale, comme il se doit pour un organe anarchiste, et, suprême injure, reprend l’appellation de jésuites rouges pour qualifier les socialistes, et traite les camarades POF de religiosâtres autoritaires. Elle est aussi antimilitariste (la caserne est un foyer de mort), et publie dans son numéro 6 un supplément destiné Aux bleus Ce supplément vaudra à Vallez un procès en correctionnelle[2].Il est poursuivi pour un fait de propagande anarchiste, pour provocation des militaires à la désobéissance aux lois. Son avocat plaidera que le texte de l’affiche incriminée a déjà été publiée dans La Voix du peuple ou dans L’Union syndicale de Lens, sans que ces deux périodiques soient inquiétés. D’ailleurs le Procureur général de Paris, interrogé par le juge d’instruction de Lille, a répondu qu’il ne poursuivrait pas. Procureur et juges de Lille font donc du zèle, en condamnant Vallez à 100 F. d’amende. La Feuille publie aussi quelques nouvelles locales, ainsi l’annonce de conférences données par Louise Michel à Lille, Roubaix et Tourcoing (n°6).







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[1] Qui consistait essentiellement à lancer des bombes, comme Vaillant à la Chambre…

[2] Le Journal de Roubaix, 15 janvier 1904.