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Avant-garde des cheminots (L’)

L’Avant-garde des cheminots. secteur Nord, minier et maritime. Édité sous le contrôle de la fédération (CGTU)

Lorsqu'en septembre 1935 paraît le n° 93 de L'Avant-garde des cheminots, le principe de l'unité syndicale entre la CGT et la CGTU (communiste) n'est pas encore acquis. Des négociations sont en cours depuis un an et les deux centrales vont tenir leurs congrès respectifs à la fin du mois. Dans ce numéro, le seul exemplaire conservé aux Archives départementales du Pas-de-Calais, l’un des rédacteurs, Deloison, lance un appel à cette unité syndicale, « seul gage de victoire contre la fascisme et contre la guerre ».
L'Avant-garde des cheminots. Section Nord, minier et maritime. Édité sous le contrôle de la fédération, entendons de la CGTU, est dans sa septième année. Ce n'est, à ce moment-là, qu'une simple feuille de format 30 x 45 cm, présentée sur deux colonnes mais ornée d'une belle têtière. Probablement mensuelle, elle sort des presses de l'Imprimerie moderne, rue Victor-Hugo à Avion. Jusqu’en 1933, elle a été fabriquée à Lille. Son gérant est Abraham Laquay. Cependant, la mention Section Nord, minier et maritime laisse-t-elle entendre que nous avons affaire à l’édition régionale d’un périodique national ? La recherche doit encore être menée.
La plupart des articles sont courts et sont signés de pseudonymes : Moscou qui veille, Le juif errant, Ric et rac, Le Sphynx, etc. Ils dénoncent les conditions de travail faites aux cheminots, mettent en cause l'attitude des petits chefs « qui ne savent pas faire de tableau de service », désignent à la vindicte de leurs camarades les travailleurs trop zélés comme ce garde-barrière de Bully-Greney qui a cumulé deux services ou ce chauffeur « qui a laissé sept jours de congés à la compagnie des Chemins de fer du Nord », ou encore pointent du doigt « ceux qui brisent l'unité syndicale ».
Enfin, L'Avant-garde des cheminots appelle à l'action contre « les mesures de famine du gouvernement Laval ». Nommé président du Conseil en juin 1935, Pierre Laval vient de mettre en œuvre une politique de déflation à coups de décrets-lois. Si elle comporte une baisse des prix, cette politique réduit aussi le traitement et la retraite des fonctionnaires.
L'unité syndicale obtenue le 27 septembre marque-t-elle la disparition de ce journal ? Le seul exemplaire connu ne permet pas de l'affirmer.