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Revue de l’art chrétien

Revue de l’art chrétien

Seule, dans le département du Pas-de-Calais, la médiathèque d'Arras possède des exemplaires de La Revue de l'art chrétien. Le premier date de juillet-septembre 1877, mais la revue a déjà vingt ans. La médiathèque de Lille possède une collection complète depuis sa fondation en 1857. De format 16, 5 x 26 cm, ce recueil trimestriel d'archéologie religieuse comprend quelque 250 pages. Il est vendu par abonnement au prix de 20 F pour la France et 23 F pour l'étranger.
À cette époque, cette volumineuse publication, dirigée par l'abbé Corblet, correspondant de la société des Antiquaires de France et du ministère de l'Instruction publique, est déjà dans sa vingt-et-unième année. Elle est imprimée à Arras (1) par La Société du Pas-de-Calais, éditeur du journal éponyme.
Quelques-uns de ses contributeurs sont d'ailleurs des érudits du Pas-de-Calais. Depuis le début de l'année 1877, Louis Cavrois, membre de l'académie d'Arras, propose sur une étude sur « le refuge d'Étrun et la manufacture de porcelaine d'Arras ». Par la suite, en avril-juin 1878, Le Gentil y publie une série de « documents inédits touchant l'abbaye de Saint-Vaast (1585-1628) ». À plusieurs reprises, La Revue de l'art chrétien donne, en troisième de couverture, la liste de ses collaborateurs depuis sa création. Les ecclésiastiques y sont particulièrement nombreux et parmi les rédacteurs du Pas-de-Calais, on relève notamment les abbés Van Drival, Deshaines, mais aussi Charles de Linas, Louis Cavrois… Chaque numéro de la publication comporte des illustrations, plusieurs dessins sont l'œuvre d'artistes régionaux comme Émile Breton, Desavary.
Chaque numéro est ouvert par un sommaire assez éclectique. À titre d'exemple, au fil des numéros, on peut relever parmi les études proposées : La position des clochers par l'abbé V. Davin ; La Semaine sainte à Séville par l'abbé J. Corblet ; L'art russe de J. Martinov ; De l'imitation de Jésus-Christ et de deux de ses prétendus traducteurs par l'abbé Auber, chanoine de l'église de Poitiers, historiographe du diocèse ; Une verrière de MM. Bazin, au palais du Trocadéro par l'abbé J. Corblet ; Éclaircissements sur l'Orante de l'antiquité chrétienne par Grimouard de Saint-Laurent ; Essai archéologique & historique de Saint-Georges de Laoué et sur Saint-Fraimbault-de-Gabrone par l'abbé Robert Charles, membre de l'institut des provinces…
À partir de janvier-mars 1878, la revue devient l'organe de la Société de Saint-Jean pour l'encouragement de l'Art chrétien, une association, fondée à Paris en 1872, dont elle publie les procès-verbaux de réunion. Elle évoque également les travaux des sociétés savantes, la tenue de certaines conférences et présente différents ouvrages. En 1879, elle rend compte du congrès catholique de Lille. Elle n'omet pas de donner régulièrement la liste des œuvres offertes à la Société de Saint-Jean, celle des membres admis, parmi lesquels on relève le comte de Pas à Lille.
La revue n'est pas exempte de toute publicité. D'abord cantonnée à la 4e page de couverture, elle est regroupée sur quelques pages intérieures précédées d'une table des différentes annonces contenues dans la livraison. Cette publicité reste cependant limitée à quelques secteurs : libraires, ameublements d'église, orfèvrerie et bronze d'église, fonte de fer pour statues religieuses, chemin de croix, grilles de chœur, calvaire… Le tome XII (XXIXe de la collection) annonce ainsi la sortie de L'Artois souterrain par Auguste Terninck, en quatre volumes in-8, d'un tirage de 200 exemplaires.
Devenu en 1883 Revue de l’art chrétien, publiée sous la direction d’un comité d’amateurs et d’archéologues, le périodique est imprimé chez Desclée de Brouwer et Cie à Lille. La médiathèque de Lille possède une collection jusqu’en 1906.


(1) Cette revue est en fait coéditée avec la librairie O. Pringuet à Paris.